L’aqueduc romain et les remparts, caractéristiques de l’époque impériale
LA CONSTRUCTION DE L’AQUEDUC DE MONS
La Ville de Fréjus est située en Provence et connaît une importante sécheresse quotidienne. Un problème se pose : aucun point d’eau autour de la ville ne fournit assez de quantité pour répondre à tous les besoins en eau. C’est donc pour cette raison que les romains ont commencé à construire un aqueduc au départ de Mons situé dans les hauteurs en descente jusqu’à Fréjus pour acheminer l’eau des sources de la Toux (Montauroux) et de la Siagnole (Mons) qui a rejoint la course vingt ans plus tard. On le nomme « bicéphale » puisqu’il était alimenté par deux sources différentes. La conception a débuté à la fin du Ier siècle et a duré près de 20 ans d’après les estimations, même si de nombreuses données manquent encore. De Mons jusqu’à Fréjus, pour que l’eau parcourt l’ensemble de son circuit, il fallait un total de 17 heures en moyenne avec un débit de 34 litres par seconde.
Le départ de l’aqueduc est situé à une altitude de 516 m, l’eau présentait une température moyenne de 10,5°. La longueur totale de l’ouvrage était de 41 567 m soit 26 km ! A son point d’arrivée, Fréjus, l’aqueduc repose sur une altitude de 34 m, cette fois-ci. L’eau avançait grâce à la différence d’altitude de l’ensemble de son parcours, il était bien sûr nécessaire de s’assurer d’un écoulement constant de l’eau pour la consommer sans danger. Sur la plus grande partie de son trajet, l’aqueduc de Mons trace son chemin sous la terre, pour protéger l’eau des contaminations extérieures. Ce n’est qu’à son arrivée à Fréjus que l’ouvrage devient visible : des ponts-aqueduc sont créés pour compenser les différences de dénivelés entre certains points géographiques et franchir les vallons.
LA DUREE DE FONCTIONNEMENT DE L’AQUEDUC
Ses services ont duré approximativement 300 ans, mais aujourd’hui, les premiers kilomètres sont encore utilisés. Cette estimation a été évaluée grâce aux études de l’épaisseur des concrétions internes, soit les fameux dépôts carbonatés qui s’exposaient à une augmentation d’environ 1 millimètre par année.
LES CONCEPTIONS RECENTES D’ACHEMINEMENT DE L’EAU
Le réseau d’alimentation en eau de la 2ème convention a été mis en place en 1794 pour répondre aux besoins en eau de la même manière que les romains et ce dernier reposait sur une partie de l’aqueduc antique qui a été réutilisé pour son installation.
Depuis 1886, les vestiges de l’aqueduc sont classés Monuments Historiques.
L’ENCEINTE ROMAINE SUR LA BUTTE ROCHEUSE DE FORUM JULII
Les romains ont décidé de bâtir Forum Julii sur un relief pour se prémunir des ennemis extérieurs et bénéficier d’une vue panoramique sur la Mer, toujours dans un but de protection.
L’enceinte romaine suivait alors ce tracé pour fortifier la Ville. Aux extrémités du cardo se trouvaient quatre portes dont certaines laissaient circuler la voie romaine Via Aurelia, qui reliait Rome à Arles. Deux d’entre elles, la Porte des Gaules et la Porte de Rome ont survécu contrairement à la Porte de l’Agachon, au Nord, qui a été détruite en 1955. Les noms cités pour désigner les portes sont contemporains. En effet, à l’époque antique, on nommait les portes par le nom des villes les plus proches. Ainsi, la porte des Gaules se prénommait Aquae Sextiae (Aix en Provence), la Porte de Rome, Antipolis (Antibes). On les appelait parfois par le nom de la voie romaine qui passait en-dessous, ici la Via Aurelia (Voie Aurélienne). Plusieurs tours circulaires sont réparties le long du rempart, des vestiges sont toujours observables aujourd’hui comprenant une façade extérieure appartenant à une ancienne tour.
L’enceinte a été construite en petit appareil régulier de grès vert (provenant de l’Esterel) et enclôt une superficie de 35 hectares environ. Le rempart atteignait 8 m de hauteur, 2,50 m de largeur et parcourait 4 km.
Régulière dans son tracé et utilisée comme assise à l’aqueduc, les remparts ne servaient pas seulement à protéger la ville, mais aussi à mettre en avant le prestige de la Ville à destination des visiteurs. L’autre rôle d’une telle enceinte était de concevoir une limite sacrée du territoire de la Ville conformément à la création légendaire de Rome, correspondant à la légende de Romulus et Remus.
L’enceinte romaine a été classée Monument Historique en 1886.