La Porte d’Orée, dernier vestige de thermes romains à Fréjus
LA PORTE D’OREE, MONUMENT HISTORIQUE
La Porte d’Orée désigne le dernier vestige encore debout d’un établissement thermal romain à Fréjus. Elle représente l’arche d’un frigidarium (« salle froide ») qui appartenait aux thermes. Elle a été classée Monument Historique en 1886.
L’édifice a été fabriqué en appareillage mixte, c’est-à-dire une superposition de briques et de pierres, ici du grès du Massif de l’Esterel, de couleur ocre. Cette ruine a été classée parmi les établissements thermaux les plus importants connus en Narbonnaise (province romaine qualifiée après la réorganisation des Gaules par l’Empereur Auguste).
Lors de fouilles, un fragment de statue féminine ainsi qu’une tête de Jupiter ont été découverts et sont exposés au musée archéologique de Fréjus. A la fin du XXème siècle, des pièces des thermes ont été reconnus par les archéologues : la salle d’eau chaude (caldarium), la grande pièce d’eau froide (frigidarium), une piscine d’eau froide (natatio) et un foyer.
Le bâtiment a pu être daté grâce à sa technique de construction mais aussi par sa connexion avec un égout datant de la deuxième moitié du IIème siècle, qui servait à évacuer l’eau de la natatio.
A l’origine, le nom La Porte Dorée avait été attribué après que l’abbé Girardin (1678-1753), un historien, ait découvert des clous à tête dorée au pied du monument, pensant qu’ils s’étaient décrochés du vestige. La Porte d’Orée est plus récent, et vient de sa position : en effet, le monument est considéré comme la porte monumentale Sud, située à l’orée de la ville.
LES THERMES ROMAINS : hygiène, santé et lieu de vie
Durant l’Antiquité, les établissements thermaux abritaient les bains publics ouverts à tous et permettaient à la population de se laver de manière régulière, ce qui contribuait au maintien de la santé publique.
Les premiers bains romains se sont inspirés des pratiques grecques et ne se composaient que de bains froids alimentés par l’eau d’un puit. Les bains chauds ne sont qu’apparus à partir de la fin du IIème siècle av J-C et se montraient très sombres car les fenêtres faisaient s’échapper la chaleur. Des évolutions techniques ont été apportées à partir du Ier siècle et ont permis d’installer des tuiles, des conduits, des fenêtres, permettant la récupération de chaleur et l’entrée de lumière.
Au départ, les premiers thermes étaient privés, seuls les plus aisés pouvaient en profiter. Certains deviennent publics à partir du Ier siècle av J-C puis ont commencé à accueillir un large public depuis le 19ème av J-C. Les thermes deviennent caractéristiques de la culture romaine, même les villes modestes en bâtissent. Ils représentaient également un lieu social : toute classe sociale s’y retrouvait, les romains rencontraient des amis, jouaient à des jeux, se restauraient et même y travaillaient.
La Porte d’Orée, comme cité précédemment, représente l’arche d’entrée d’un frigidarium (découlant du latin frigidus, signifiant « froid »). Cette salle d’eau froide est une pièce non chauffée qui contient un bassin destiné au bain froid. Les romains s’échauffaient en faisant du sport ou en entrant progressivement dans les salles tièdes puis chaudes et terminent par le bain froid, pour rincer la sueur. Enfin, les habitants pouvaient profiter des activités culturelles ou sportives que proposaient l’établissement.