Les voiles latines Au coeur des traditions

Historique

La voile latine est une voile triangulaire, assortie ou non d’un foc
C’est la seule forme utilisée dans tout le bassin méditerranéen depuis l’Antiquité. Elle équipe les pointus , ces petits bateaux presque ignorés des autres mers et océans du globe.

Ce sont des hommes passionnés par cette navigation traditionnelle, le docteur Thomas et Raphaël Autièro qui fondèrent en 1992, l’association des Voiles Latines.

Raphaël Autièro (1909 – 1993) est l’emblématique charpentier de marine de Saint Aygulf. Il construisit une centaine de bateaux. Il alliait à son exceptionnel savoir–faire des qualités de cœur puisqu’il n’hésita pas, un jour de tempête, à sortir son pointu pour sauver de la noyade une femme enceinte.

La convivialité des réunions qui réunissaient, dans son atelier ou dans la calanque des Louvans, ses amis pécheurs est dans toutes les mémoires.

Autour de ces deux hommes, une cinquantaine d’amoureux de la mer se mobilisèrent pour restaurer et entretenir les pointus, ces bateaux, venus de la nuit des temps, fidèles à cette navigation physique, sans instruments modernes.

Attaché à cet héritage séculaire, le docteur Thomas souhaitait aussi, des écrits rappelant les activités maritimes du passé.

Les bateaux de l’ association : » Le Saint Aygulf « , » Le Ville de Fréjus « ,« L’Isabelle « , « l’ Argens « …. sillonnèrent la mer lors des manifestations locales et même nationales avec la consécration du « Ville de Fréjus » à Brest en 1992.

Après le retrait du docteur Thomas, Christian Fradet reprit avec bonheur, « Les Voiles Latines « développant encore sa participation aux rencontres de voiles, notamment à celles de Villefranche et en publiant des ouvrages tels que : « Pêche et gens de mer dans la rade de Fréjus – Saint Raphaël « de Marcel Foucou ou « les mémoires des pêcheurs « des frères Hugues.

Après le départ de Christian Fradet, l’association périclita et lorsque le docteur Thomas, pour la seconde fois, accepta la présidence, il ne restait plus que cinq adhérents et les deux pointus, « Le Saint Aygulf « et « Le Ville de Fréjus « étaient impropres à la navigation.

Un petit groupe de volontaires s’attela à la tâche et, grâce à leurs efforts, le Saint Aygulf « sillonna rapidement à nouveau la mer, suivi deux ans plus tard du Ville de Fréjus, après 18 mois de restauration.

Madame Dany Philippot, la nouvelle présidente continue l’œuvre de ses prédécesseurs et grâce à une super équipe de bénévoles réunissant tous les corps de métiers, entretient et restaure toute une petite flottille de pointus.

C’est le cas actuellement du “ Saint Aygulf “ qui nécessite une rénovation quasi totale, avec environ 24 mois de travaux et l’aide financière de mécènes.

LES VOILES LATINES SE LANCE UN NOUVEAU DÉFI : BREST 2024

L’Association des « Voiles Latines « de Fréjus – Saint Aygulf a pour vocation la conservation du patrimoine maritime méditerranéen.

Depuis plus de vingt ans, les Varois et les estivants ont pu admirer ses pointus lors de manifestations locales ( fête votive de Saint Aygulf, bravade de Fréjus, rencontre des pointus à Saint Tropez.)

L’association a même fait briller très haut les couleurs varoises lorsqu’en 1992 le « Ville de Fréjus” reçut un premier prix lors des rencontres des fêtes Maritimes de Brest, qui réunissent plus de 1000 bateaux venus du monde entier. Il sera de retour à Brest pour le même événement en juillet 2024.

Ce bateau est un des fleurons du patrimoine maritime provençal. Entièrement construit en acajou, et en chêne, il fut la centième réalisation de Raphaël Autièro, ce charpentier emblématique de Saint Aygulf. Il s’agit d’une gourse de Nice, un des derniers à avoir “ un mourre de pouar” ou nez de cochon, terme désignant l’éperon situé à l’étrave du capian . Cela lui confère une silhouette très spécifique et élégante.

Actuellement, c’est le “Saint Aygulf” qui profite des soins les plus minutieux de l’Association. Le but d’une restauration est de respecter au plus près la construction d’origine.

Les adeptes du bricolage peuvent s’adonner à leur passe – temps favori dans son entretien et ont la satisfaction d’accomplir un ouvrage digne d’un artisan de marine comme ce fut le cas lors de la réparation du « Ville de Fréjus” .

Récemment , ce dernier ainsi que la “Mouette de Port Fréjus” , pointu appartenant à la Capitainerie de Fréjus et confié à l’Association, et entretenu par elle, ont reçu le label RIP . Ils figurent désormais au fichier des Bateaux d’Intérêt Patrimonial. Juste récompense du travail des bénévoles qui ne comptent ni leurs heures ni leurs compétences.

Les amoureux de la mer, seuls ou en famille, trouveront leur bonheur lors de parties de pêche, lors d’initiations à la navigation à la voile ou lors de promenades à la rame et au moteur, le long de nos côtes, sans compter les participations aux fêtes locales et votives.